Honte à qui abuse autrui.
Honte à qui profite de façon éhontée du pouvoir qui lui a été conféré par les urnes.
Honte à celui qui, pétant dans la soie, crache son venin sur l’immigré ou le pauvre.
Honte à celui qui, voulant faire toujours plus de profit, jette à la rue ceux qui, par leur travail, ont participé à l’enrichir.
Honte à celui qui, par son aisance, participe à piller la Terre, et honte à celui qui, parce qu’il pille la Terre, l’appauvrit tandis qu’il s’engraisse.
Honte à celui qui, se goinfrant sans réserve, dépense ensuite des fortunes pour mincir.
Honte à celui qui, sans pudeur, étale ses richesses aux yeux des malheureux.
Honte à celui qui, polluant plus que de raison, lève le poing aux nues parce qu’un volcan qui fait des siennes assombrit son horizon.
Honte à celui qui, ayant atteint les sommets du pouvoir parce qu’on a voté pour lui, s’approprie les voix qui ne lui ont été que prêtées et en dispose comme si on les lui avait données une fois pour toutes.
Honte à celui qui, ayant capitalisé auprès de fonds de retraite pour se préparer une dernière partie de vie confortable, a participé à la paupérisation des générations qui le suivent.
Honte à celui qui, profitant de sa position au sein d’un gouvernement ou d’une instance de pouvoir, dilapide l’argent de la communauté.
Honte à celui que la vie a placé à proximité d’un gâteau et qui en prend la plus grosse part, ne laissant aux autres qu’une portion congrue ou seulement des miettes.
Honte à tous ceux qui n’ont aucune honte à se comporter de façon honteuse.
Sans la honte qui m’assaille, me tenaille et me fait rougir, voilà bien le genre de choses que j’aurais pu écrire. Mais peut-être le ferai-je une fois bue toute honte, en en disant davantage. Cependant, et notre société –à l’instar de ses plus hauts « dignitaires »–, étant un modèle de vertu, n’aurai-je pas quelque difficulté à dénicher des exemples suffisamment précis et explicites?