Ah, la belle Hélène…
Moi, je serais la Grèce, je partitionnerais vite fait bien fait : le Péloponnèse d’un côté, la Grèce continentale d’un deuxième côté, que j’appellerai Hellás (une seule fois), les îles de l’ouest que je nommerais Ionie et celles de l’est et du sud que je baptiserais Egéie en hiver et Myrtus en été, histoire de changer d’air.
Conséquence évidente, je n’existerais plus en tant que Grèce ou République hellénique, la bien nommée. Aussi enverrons-nous se faire voir ces créanciers un tantinet spéculateurs qui nous ont vendu de l’argent à un taux prohibitif et usuraire, si on le compare au taux d’intérêt qu’ils nous ont compté à celui qu’ils ont accordé à d’autres, banque ou compagnie d’assurances (bonjour la compagnie !).
En tant que Grèce, j’aurais peut-être vécu un peu au-dessus de mes moyens, mais après tout, n’est-ce pas là l’apanage d’une terre à qui les généreux “prêteurs” (sur gages) doivent de n’être pas restés des barbares ?
Et plutôt que de suer dans le burnous pour payer des dettes que nous estimerons ne pas avoir à rembourser, nous continuerons à nous extasier devant la beauté de nos paysages, à philosopher face aux immensités, à nous inviter à la table des dieux et à créer du beau.
Vous taperez du poing, vous nous menacerez, des va-t-en guerre se lèveront parmi vous, mais vous ne ferez rien, car sans nous, vous n’existeriez pas et sans nous l’Europe rendrait son dernier souffle. Avant, sans doute, de prendre les armes.
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Hélas ! trois fois hélas ! je ne serais jamais la Grèce, car je n’en ai pas les moyens. À moins que je n’emprunte.
Idée pas mauvaise. Pour l’emprunt, je vois ce que je peux faire avec mes relations. Cependant, si j’apporte la moitié de la somme, il me faudra au moins un poste de premier ministre. Dans le gouvernement des îles, ça m’ira. Si OK, merci de me prévenir que je prenne des congés.