Mais que recèle réellement la pyramide d’Amentéphis XII ? Quels secrets insondables y sont enfouis depuis des millénaires ?
Que nous cache-t-on d’incroyable à son sujet ?
L’humanité est-elle en danger ? Courons-nous à notre perte ? L’avons-nous par avance dans l’os (comme l’affirment les équarrisseurs) ? Sommes-nous bien peu de choses ou au contraire ? La voisine ne serait-elle pas un voisin ? Le sexe des anges est-il fait de plumes ? Nos responsables le sont-ils ? Dieu est-il un extra-terrestre ?
C’est dans un grimoire (mais je ne dirai pas vieux puisque’ils le sont tous) que j’ai déniché un texte, apparemment ancien, qu’aurait écrit le grand ésotérico-hermétiste anglais W. Proof (sans doute Walter) entre le 13e et le 16e siècle (il a vécu très longtemps). Texte accompagné d’un dessin magique qui s’anime tout seul (le seul dessin de ce type et datant de cette époque, jamais trouvé)
Bien sûr, afin de n’être pas le seul à comprendre ce texte, je l’ai quelque peu modernisé, n’en déplaise au puriste que je suis.
Certes il reste quelque peu hermétique, mais considérant que la valetaille ignorante ne mérite ni d’être enseignée ni d’être sauvée, c’était la moindre des choses que je conserve ce qui en fait sa substance et son essence. D’autant qu’il n’y aura pas de place pour tout le monde pour embarquer à bord de la nef, loin de là.
En l’état chacun ou presque trouvera réponse à ses interrogations, notamment aux événements censés, quoique insensés, se passer à Bugarach d’ici peu.
Sachant désormais ce que vous devrez faire pour échapper à l’enfer sur Terre, vous pouvez bien évidemment me remercier en m’adressant un cadeau (chèques acceptés, mais faut pas exagérer, je préfère les espèces), ce qui serait la moindre des choses.
Ceci étant dit, voici les révélations et le mode d’emploi.
Qui en telle et portable nef embarque
cité céleste en pérégrin conquerre
péchés absous si blanche parole
lors poing n’advienne à prétérir
Seuil franchi les cinq marches enjambez
plus haulte d’assaut sixte et septème
pour les franchir hors franc gautier
secret tenu plus ne serez
de mortaille n’en sera plus nouvele
or bon eur sans tolte connoître
d’or et d’ergent trésor advienne
afin qu’asseir en doulce subsistance
Du Sept au Bugarach donné
en sa divine somme méfiez
sis devers lui sommeille Seth
qui la pais du fer pourfendra
usant des cornes du nuble bouc
Bélial fourbe del ténébreuseté
Du Pech éscapé venant
En terre este genouil ne serve
Onze est Jésus douze este suite
ung journaunte idoine décembrial
Unable à l’ane à moitoié désiéclé
Freeus grande por la terre desbourder
En descens du ciel nuageant
Lors de partir … est de bonne heure
en nombre avers douze est le Graal
icest abé rangé qui saunier toudis fust
au dessus du bouc icest abé vingt
li pourcula li fit pourreüre
s’ensiéve qu’il aveint en ceste nef
en pyramidele formelée il s’entre
l’igné char depor ascender en lum
deci en grant temps viendra
l’icel abé de Khemet issu
le venir en offreur de sauf alant
la gent des lieux en priement
de sauf venant poing possessive
Marie l’amée tien… heureuseté
même au germain de l’hinde croix
si grande est sa tresgeterie
Tu sois où la nef soye
Au tresfin dessoute le pech
Que dois sitôt dessevelir
Venu l’avancier frimas
Au cinq du mois décembrial
Six d’un côté six l’autre le six
Du creuseur fera le journal
De Khemet … prêtre qui sonne hier…
d’orpale … … … et de fer nef…
d’Amentéphis le douzième qui…
en sa barque aster… … …
le terne fol … devenu mat…
Onze est moitié du nombre fol…
… … …
du Pech de l’au delà de l’aude
… … …
.
C’est clair, non ?
Hé ben nom de dieu !
Bugarach, mon amour.
Notre bonne Madame la Ministre des Affaires Etrangères, dont le sobriquet Mam sonne comme le nom d’une odalisque africaine, a été chassé de l’Olympe par le petit Jupiter aux grandes oreilles. Il aura suffi au Maître – cher maître devrais-je préciser en rappelant à tous qu’il fut jadis l’avocat des laboratoires Servier- de couper les ravissantes ailes qu’elle portait aux chevilles, tel Hermès le messager accessoirement dieu des voleurs, et de la jeter en pâture au public avec Hortefeux, divinité mineure dont l’origine remonterait aux « roux libyens » mentionnés dans les anciens textes égyptiens.
Epilogue banal me direz-vous puisque nous en sommes au douzième remaniement depuis l’accession de Nicolas au trône de France. Cependant, croyant aux chiffres, aux signes et aux symboles, je pense que le treizième sera fatidique au sixième Président de la cinquième république.
Cette déplorable affaire aurait pu être évitée si le papa de Mam, subitement inspiré par une entité venue d’ailleurs, avait refusé de se promener dans l’avion de l’homme d’affaire tunisien Aziz Miled , ami du président Ben Ali, pendant les émeutes de Tunis. Il est vrai qu’à dix mille mètres d’altitude, on est sourd aux cris des mourants et aux gémissements des blessés sacrifiés au nom d’une liberté qui n’a pas encore dévoilé son vrai visage. On cligne cependant des yeux quand saute le bouchon de la bouteille de champagne, ces yeux émerveillés face au plan de la luxueuse marina tunisienne qui permettra à papa de sauver une énième partie de l’héritage familial en trompant le fisc français.
Mais revenons au scénario désormais improbable se déroulant en pays audois. Fort de son inspiration extra-terrestre, le rusé papa gaulliste et pompidolien, aurait alors investi dans le sud de la France en achetant la montagne Bugarach et les terres alentour, région sacrée qui échappera à la fin du monde en 2012 selon le calendrier Maya et l’imagination débridée des gourous en mal de reconnaissance. Evidemment, l’esprit amical de la spéculation aidant, Aziz et papa se seraient associés dans cette affaire juteuse car, n’en doutons pas, quoiqu’il arrive, les prix fonciers bugarachois vont être multipliés par 3 ou 4 d’ici fin 2012 et continuer à grimper si d’aventure la fin du monde était reportée aux calendes grecques. Aziz est en effet l’homme de la situation, l’ami de la jet set politique française et plus particulièrement de l’ancienne ministre socialiste Elisabeth Guigou et son mari, Jean-Louis, autrefois membre du cabinet de Michel Rocard et de la Datar. Elisabeth Guigou préside en effet le comité de parrainage politique de l’Institut de prospective économique du monde
méditerranéen, association loi 1901 dont son époux est le délégué général, et Aziz Miled est non seulement l’un des financiers mais aussi le vice-président du conseil de surveillance. En 2009, lors de sa prise de fonction, on fit son éloge qui peut se résumer à cette phrase officielle : « L’élection à la vice-présidence de M. Aziz Miled, premier à représenter les pays de la rive du Sud, constitue un hommage significatif au rôle que joue la Tunisie sous la conduite du président Ben Ali. »
Vous glousserez de joie et d’amertume en apprenant que les plus grands noms de l’industrie française font partis de ce cartel et que l’un des généreux donateurs de l’association de madame Guigou n’est autre que monsieur Servier le fabricant de médiator.
Dans cette version rocambolesque, le Bugarach aurait été le nouvel Olympe. Les amis politiques de droite et de gauche triés sur le volet s’y seraient retrouvés avec tous les dictateurs milliardaires dont ils ont partagés les avions, les yachts et les palais. J’ai la vision de l’accolade de Mam et d’Elisabeth, des sourires rapaces de Servier et d’Azis, de la valse improvisée d’Hosni Moubarak et de Leila Trabelsi Ben Ali, de tous ces hommes et ces femmes portés au pouvoir par notre faute. A l’abri du Bug, ils auraient assisté à l’apocalypse, à notre effroyable fin sans aucune pitié.
Jean-Michel Thibaux.
comme de l’eau de source 😉