Mais diantre qu’a-t-il bien pu fabriquer ces temps-ci, vous entends-je penser, dans le cas où vous auriez profité d’un don de neurones.
Non seulement je ne me la suis pas coulé douce (quoique que ça n’ait rien à voir avec les noeuds coulants qui sont cependant moins expéditifs qu’une balle, il n’y a aucune raison de mettre un noeud à coulé), mais j’ai parcouru l’Hexagone pendant une semaine de patron (huit jours). Why ? vous entends-je anglicismer si vous avez hérité de neurones british et que vous êtes pratiquant.
Oui, pourquoi ai-je couru ses six branches au lieu de ne rien faire d’autre que ne rien faire ?
Dans tous les domaines des activités humaines nos pays civilisés et avancés (donc jamais en retard) ont développé de merveilleux outils modernes. Que ce soit dans l’agriculture, dans l’industrie, dans la défense et le reste, nous avons remisé ces outils archaïques qu’utilisaient nos aïeux. C’est ainsi qu’on disparu de nos fameuses campagnes “riantes” ces instruments aratoires, symboles de la rude classe paysanne qu’étaient la goyarde, la serpe et son rejeton, le fauchon, le hachereau, l’ébranchoir, la faulx (que son orthographe rend plus maniable que la faux) et la faucille qui en a rendu marteaux quelques uns. Autant d’instruments qui, non contents de satisfaire à l’ingrat travail de la terre, brandis en des bras vengeurs, assitèrent la Camarde dans ses oeuvres de salubrité publique. Rappelons-nous, pour les plus anciens, les nombreuses jacqueries et leur leitmotiv : Jacques a dit de s’en aller cueillir quelques têtes et de passer la serpe hier, d’heureux chefs derechef.
Mis au rebut dans des fonds de garage, suspendus à des clous aux poutres des granges, jetés à terre dans le coin d’une cabane de jardin où la rouille les ronge, la plupart de ces outils roupillent, réduits au silence et à l’oubli pendant que là-bas, au-delà de Mare Nostrum, un peuple désarmé aspire à pouvoir s’ériger en faulx contre un régime qui depuis trop longtemps le banane.
Pendant huit jours j’ai battu la campagne et dressé l’inventaire : un véritable arsenal. Faulx et serpes auraient certes besoin d’être battues, mais tenues en main par un peuple en révolte, elles permettraient au moins aux insurgés de Libye et d’ailleurs de se sentir entendus à défaut d’être réellement soutenus.
En tout état de cause, certainement plus que par l’ONU et l’OTAN en emporte le vent qui, s’ils laissent désarmés les insurgés face aux troupes d’a vos ordres mon colonel –ce redoutable Kadhafi– peuvent se préparer à battre leur coulpe.