Eva Joly et le défilé du 14 juillet

voir aussi 14 juillet, citoyenneté, amitié et grosse déconnante


— Ah nom ti Dieu, t’as-t-y vu Germaine, au jité ? L’autre, là, Eva Joly…

— Mouais. Même que c’est pas joli joli, tout ça. J’te parle pas de c’qu’elle a dit, j’te parle des zigotos qui se la jouent offusqués et tout. La France, les Français, non mais j’te jure.
— Et la Rachida, c’est où qu’elle est allée chercher que “le défilé du 14 juillet c’est l’hommage de la nation à l’armée et aux soldats qui incarnent la devise républicaine” ? Tu peux me dire en quoi ils y incarnent ? Tu défiles, et v’là-ti pas que tu incarnes la Liberté, l’Égalité, la Fraternité. Et quand on se défile, c’est quoi qu’on incarne ?
— La devise républicaine ! L’aurait mieux fait de deviser avant de dire des bêtises pareilles. Ç’qu’on incarne quand on se défile, j’en sais trop rien. Ça s’rait pas le contraire ?
— Si fait, ma Germaine, contraire : nib liberté, nib égalité et tout autant de fraternité. Et on a jamais vu défiler des ministres. Je veux dire au pas, han-dé, han-dé, han-dé.
— T’oublies les remaniements…
Elle nous fait quoi la Rachida, c’est-ti pas qu’elle se placerait ? Et le Jean-Pierre, que “la voix de la France porte au-delà d’elle-même”… C’est quoi ce baragouinage ?
— GERMÊÊÊÊNE !
— Qu’est-ce que tu nous fais là, à gueuler pareil ?
— C’est juste pour voir si ma voix porte au-delà d’elle-même. GERMÊÊÊÊNE !
— J’sais pas si elle porte comme tu dis, mais elle est eraillée, ta voix. On dirait un vieux 78 tours, en pas mieux. Faut dire aussi que t’as plus le coffre de la jeunesse.
— À moins que tu sois sourde comme un pot. Mais t’as p’têt ben raison. J’ai plus le coffre de mes vingt ans. Ni çui de mes quatre-vingt.
La voix de la France, c’est comme la Voix de son Maître. Les 78 tours, ça grince et vaut mieux tendre l’oreille pour l’entendre.
— “Ceux qui n’ont pas ce réflexe patriotique élémentaire me laissent sans voix”, qu’il a dit aussi, le Chevènement.
— Ben c’est pas pire. Comme ça on l’entendra plus dégoiser. C’est le Fillon que j’aimerais qu’il reste sans voix. Ses copains aussi.
— Ô mais, c’est bien c’qui risque de leur arriver, si ça continue comme ça. Et c’est pas moi qui y empêchera.
— Moi non plus, qu’aux élections, c’est à la petite Joly que je donnerai ma voix. C’est nous qu’on devrait défiler, le 14. Avec les copains. Et pis l’armée qui défile, tu sais combien ça coûte ?
— Non mais je sais que ça m’en coûterait de les regarder faire les zouaves.

Publicité

A propos pierrevaissiere

On avait réussi à collecter une dizaine de mots qui parlent de l'olibrius qui écrit ces âneries, et voilà, ils se sont échappés. C'est pourtant pas faute de les avoir tenus en laisse.
Cet article, publié dans actualités, humeurs, politique, économie, est tagué , , , , , , , , , , , , , , , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

2 commentaires pour Eva Joly et le défilé du 14 juillet

  1. Eva nuit

    Avec cet accent qui nous rappelle que nous autres français… nous avons du mal avec la ponctuation… avec la nuance… la subtilité… le second degré…
    Que dis-je un problème avec le troisième sexe : celui de la femme-femme
    Qui vous dit que le 14 juillet serait plus inspiré si c’était le défilé des indignés.
    Le fil d’Ariane… pas de Marianne…
    La sortie et non l’entrée du labyrinthe

    http://www.lejournaldepersonne.com/2011/07/eva-nuit/

    • tommylobo dit :

      Et le troisième degré, voire plus, celui où « sévissent » les deux interlocuteurs de ce post, me semble-t-il.
      D’accord, rien ne dit que le 14 juillet serait plus inspiré si son défilé (et ses suites) était celui des indignés, mais je ne vois rien, ici, de manifeste, qui l’affirme.

Les commentaires sont fermés.