— Germaiiiiiiiine ! Où c’est-i que tu as mis mes bandes molletières ?
— Ça s’arrange pas avec la vieillerie ; tu les as sur toi, tout dégringolé sur tes chevilles.
— Et où c’est que t’as fourré mes godillots ?
— Où c’est-i qu’tu veux que je les ai mis ? Tu les as aux pieds, grand couillon.
— Ma vareuse, qu’est-ce que t’en a donc fait ? Et le grimpant, et le baudrier ? Mon béret ?
— Tu perds la boule, mon pov’ vieux. Tout est là, ça a point bougé, et personne t’y a pris, même que ça risque pas.
— C’est toi qui le dis ; mais les médailles, c’est où qu’elle sont passées ? La militaire, la Croix de Guerre et les autres. J’arrive pas à y mettre la main dessus. Comme le drapeau, nom ti dieu, c’est où qu’il est ? Le 11 novembre sans le drapeau, ça ressemble à quoi, j’te l’demande. Il s’est fourré où c’te saloperie de drapeau ?
— Dans la boîte, avec toi. Et depuis belle lurette. Môssieur est rassuré ? Alors si môssieur est rassuré, je vais peut être pouvoir me mettre aux fourneaux. La cérémonie va bientôt être finie et tes p’tits enfants vont plus tarder.
Tiens, qu’est-ce que je disais. Sambre et Meuse, c’est quand c’est la fin qu’ils y jouent, après la çonnerie sonnerie aux morts.
Si la musique démarrait toute seule, on pourrait marcher au pas pendant la lectue. Dommage.