Que serions-nous sans Internet, que serais-je sans mon FAI, autrement dit fournisseur d’accès (d’incompréhension et de gnare), que serais-je si ne pouvais plus accéder au Oueb ? Serais-je encore moi-même tel que je me pratique à travers ces longs périples que mènent mes doigts agiles du premier mot d’une première ligne à celui de la fin ? Ô combien de fois me suis-je interrogé sur une telle éventualité, sans que mon trouble ne soit levé, n’ayant jamais connu telle aventure !
Impatient que j’étais, Dieu, dans sa miséricorde, m’a enfin offert le privilège de me retrouver dénué des attributs de l’homme moderne, à savoir non pas ce qui le fait homme, grâce à ces choses plus ou moins gracieuses que sont ses organes génitaux (qui participent à son bon équilibre, notamment lorsqu’ils sont au repos), mais privé d’Internet. Car se retrouver coupé du reste du monde est une castration autrement plus handicapante que l’autre, le pénis servant rarement de béquille, contrairement à ce qu’affirment des prétentieux dont je tairai le nom par pure compassion. Je parle pour les hommes, les personnes du sexe féminin, donc les femmes, si je ne m’abuse, n’étant concernées que par la seule castration du cerveau.
Quoi ? On ne peut plus ni gailuronner, ni dire de vérités ?
J’y viens. Déconnecté du reste du monde, privé de Facebook, de Linkedin, de mes messageries, des blagues idiotes qu’on reçoit dix fois, des messages idiots et mensongers nous annonçant qu’on vient de gagner un merveilleux cadeau high-tech, des publicités dont la forme numérique interdit toute utilisation aux WC et des lettres d’info auxquelles on serait censé avoir pris un abonnement (quand ?), etc., j’ai dû téléphoner à mon fournisseur d’accès (de tension nerveuse). Une notice en ma possession précise que l’attente est gratuite depuis la ligne fixe qui m’a été attribuée. Pas de bol : mon téléphone en est au même point que ma liaison internet : zéro. Pas de panique cependant : mon téléphone cellulaire (donc portéïbeul) en main, j’ai composé le numéro, sachant par avance qu’il me faudrait être de bonne composition. Je passe sur les détails que chacun connaît : appuyer sur la touche 1 s’il s’agit d’une question technique, etc. Las, aucune touche pour adresser le moindre juron de mauvaise humeur.
J’explique, on m’écoute, on me dit de faire ci, puis de faire ça (ce que j’ai déjà fait n fois). Rien de nouveau sous le soleil : ça ne fonctionne toujours pas. On me conseille de faire procéder à un échange du modem.
Vroum vroum. En voiture Simone, direction la boutique. Je m’en sors bien, elle ne se trouve qu’à 5km de mon domicile et à trois quarts d’heures de chez moi les mauvais jours. Et c’est un mauvais jour. Six personnes poireautent déjà. 1 h 30 plus tard, un technicien procède à l’échange standard de mon modem, se met à son clavier d’ordinateur, pianote. Faut y activer me dit-il. Il repianote. Merde ! lâche-t-il, penaud… ça ne passe pas. La connexion ne passe pas. Qu’à cela ne tienne, se reprend-il, j’essaierai tout à l’heure, et je vous passe un coup de fil pour vous dire que c’est fait. Vous branchez, vous attendez deux heures, et c’est bon.
Ben non, ça n’était pas bon.
Re-coup de fil à mon fournisseur d’accès (de fièvre assassine). Re-attente avec une musique lénifiante qui tourne en boucle et me fait tourner en bourrique.
Re-mêmes conseils, re-échange du modem, re-peau de balle. Puis re-re coup de fil, re-re rendez-vous avec un technicien à domicile.
Au final, après une semaine de castration, pas loin d’une heure passée au téléphone contre une dépense d’une grosse poignée d’euros (pas de forfait sur mon portéïbeul), 8 heures passées dans les embouteillages ainsi qu’à attendre mon tour dans la boutique… tout rentre dans l’ordre et fonctionne, les compétences des divers intervenants (au téléphone et sur place) n’y étant pas pour rien. Mais, car il y a un mais, que dis-je, un tas de MAIS, un monceau de MAIS : j’ai été privé d’un outil de travail, ai perdu un temps précieux (je sais, le temps est toujours précieux : vous verrez quand vous aurez 77 ans), ai dépensé argent et énergie et, plus que dommage et moins qu’équitable : je n’aurais pas le moindre dédommagement.
Je sais, je ne suis pas le seul à vivre de telles expériences, et tous les domaines de l’existence sont concernés par ce qui ressemble à s’y méprendre à de l’arnaque. Mais tout ce qui touche de près ou de loin à l’Internet est on ne peut plus emblématique de ce qui se joue.
Jeu qui ne doit rien à l’aléatoire, mais qui est orchestré de mains de maîtres par des canailles diplômées des grandes écoles de corruption, de subornation, voire de concussion.
Et voilà que des affairistes et prévaricateurs seraient sur le point de lancer une nouvelle croisade : celle de l’Internet pour tous. Internet obligé et… obligatoire.
Dont le grand bénéficiaire devrait-être l’ensemble de la population ? Ben voyons !
À côté de ce qui se passe et risque d’arriver, 1984 –célèbre roman de George Orwell– est de la bluette, de la roupie de sansonnet, de la pine d’oie ou tout juste de la couille de mite.
La société vers laquelle nous glissons lentement, comme un quidam sur une déjection canine avant d’être emporté par son déséquilibre, sera idéale. Ô félicité !
Seuls peut-être s’en sortiront les manchots et les aveugles qui ne pourront taper sur un clavier (mais non : on parlera à l’ordinateur et les touches en braille existent déjà) ; les sourds-muets (mais non, ils voient), les aveugles sourds, muets et manchots de surcroît (on leur greffera une puce dans le fondement) ; les vieux gâteux, les débiles mentaux, les bébés ; ceux dont EDF aura coupé le courant parce que ce sont de mauvais citoyens, de miséreux indigents ; et enfin quelques irréductibles qui prendront le maquis en attendant des jours meilleurs.
Jours meilleurs, car l’aspect sociétal du L.T.I.P.T. P.L.P.D.C.D. D.G.I.C.M.P. (Le Tout Internet Pour Tous, Pour Le Profit Des Classes Dirigeantes, Des Grandes Industries et le Contrôle des Masses Populaires), n’est pas le seul aspect à prendre en compte. Les instances supérieures (en quoi ?) sont en plein délire, qui ne prennent en compte ni les impacts environnementaux, ni la fragilité des systèmes de réseaux, ni la puissance destructrice des orages solaires avec les éjections de masse coronale, ni l’accumulation des débris satellitaires pouvant à eux seuls mettre en pièce des satellites dont les miettes, à leur tour, en pulvériseront d’autres.
Le pouvoir rend borné, c’est connu, sauf de la part des tenants du pouvoir.
Des surprises se préparent, auxquelles applaudiront nos quelques irréductibles dont la tâche, alors, une fois sorti de la clandestinité, consistera : 1. à virer les abrutis qui auront mis en place ce Tout Internet pour leur profit et celui de leurs pairs ; 2. À les faire traduire en justice pour leurs actes irresponsables et délictueux.
Ceci dit, moi je m’en fiche, pensez donc. Vous feriez quoi, si vous aviez 77 ans ? Je m’en fiche, et c’est bien le seul lien que j’ai avec ces faiseurs d’Armageddon.
Vous me croyez lorsque je dis que je m’en fiche ?
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Un jour, nous ne serons plus que des ordinateurs au service d’autres ordinateurs plus puissants.Quel pied!
Bof, on fera avec, s’il y a des mâles et des femelles. Par contre je me demande à quoi on les reconnaîtra.