— Et Dieu dans tout ça, hein ? je vous le demande.
— Dans tout ça quoi ?
— Faites pas celui qui comprend pas. Vous voyez très bien ce que je veux dire.
— Faudrait être voyant, pour ça. Non, je ne vois pas. À moins que…
— Ne me dites pas que vous n’êtes pas au courant de ce qui se passe au Nigéria, en Afrique.
— Si fait, j’y suis. Les attentats contre des chrétiens, à Noël. Si c’est pas malheureux.
— Moi, si j’étais eux, les chrétiens de là-bas, je leur mettrais dix balles dans la peau à ces salopards de terroristes musulmans. Œil pour œil, dent pour dent, et basta !
— Sauf qu’ils sont morts, les chrétiens. Je veux dire, ceux dont vous parlez. Quarante morts, qu’ils ont dit à la télé. Plus les blessés, que soignés comme ils sont là-bas, ça pourrait bien les achever.
— Des chrétiens, il en reste, et je serais eux, sûr que je te les dessoudrais, ces salopards. C’est pas les Kalachnikov qui manquent, ni les munitions.
— C’est bien vrai. Mais Dieu, qu’est-ce qu’il vient faire là-dedans, en supposant qu’il existe ? Et s’il existe, à quoi il joue ?
— C’est là où je voulais en venir. Soit il n’existe pas, ce qu’on pourrait croire vu ce qu’il laisse faire, soit il existe.
— J’entends bien, mais s’il existe, pourquoi n’empêche-t-il pas de telles horreurs ?
— Parce qu’il y trouve son compte, c’te blague. Se faire dresser les uns contre les autres, avouez que c’est rentable.
— À condition d’être un marchand d’armes.
— Je ne vous le fais pas dire.