Sottises

Des pensées aussi insondables que la fosse des Îles Marianne, mais plus vraies que fausses…

des conseils d’une évidente inutilité…

des réflexions dont le niveau atteint des cimes si élevées qu’on ne regrette pas d’avoir oublié chaussures à crampons, piolet, mousquetons, bouts de ficelle et passe-montagne…

des proverbes stupides, des adages imbéciles, des assertions absurdes et autres balivernes…

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Une eau qui perd son hydratation peut devenir complètement sèche.
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On a le droit de ne pas naître, mais il faut l’accord des parents.

On ne peut faire un procès d’intention qu’à quelqu’un qui est prévenu.

Risquer le tout pour le tout ne mène pas obligatoirement à rien du tout, ni d’ailleurs à quoi que ce soit.

On peut avoir plus de tics qu’une horloge, mais n’avoir aucun tact.

Certains se taisent non pas parce que, mais par ce coi.

Ce n’est pas parce qu’on a mauvais teint qu’on ne peut pas se refléter dans un miroir.

Le succès rend brillant ; l’échec rend mat.

Lorsqu’on rend son dernier souffle, on aimerait pousser un soupir de soulagement, mais il est trop tard.

Si quelqu’un nous tient à distance, consolons-nous de ce qu’il s’y tienne également.

Les moniteurs d’ordinateur font écran entre les hommes et le réel.

À trop tailler la route, on finit par la ramener à sa portion congrue.

On a beau pianoter sur une machine à écrire, aucune note n’en sort.

La préséance ce n’est pas ce qu’il y a avant le spectacle.

Relooker : cet anglicisme vient en fait directement du français re-luquer qui vient lui-même du néerlandais locken, regarder. Si on se fait relooker, c’est bien évidemment pour se faire reluquer.

Baîller aux corneilles. Malgré ce qu’on a pu nous raconter, ça n’a rien à voir avec le fait de rêvasser les yeux au ciel en espérant y voir passer des corneilles qui, au demeurant, ont autre chose à faire que de baîller aux corneilles. Il s’agit tout simplement d’une déformation de l’expression « baîller aux (vers de) Corneille », raccourcie en « baîller aux corneilles », avérée pour la première fois en 1657, lors d’une lecture de l’Imitation de Jésus-Christ, oeuvre lénifiante à souhait, qu’il avait mise en vers entre 1651 et 1656. Mais pourquoi Corneille a t-il mis tant de temps à versifier cette oeuvre inoubliable ? Tout bonnement parce que des baîllements incoercibles le prenaient tous les 25 vers environ. Ce qui se comprend.

Dénigrer. On veut nous fait croire que ça vient du latin denigrare, noircir. Une réputation, par ex. Si c’est le cas, au lieu d’embellir ou de blanchir, pourquoi ne dédénigrerions-nous pas ? Et n’eût-il pas fallu que nous dédénigrassions, bien avant qu’on ne le fit, tous les Dreyfus trop souvent hâtivement dénigrés ? Ne dédénigrions-nous pas à la chaux et ne dénigrions-nous pas au noir de fumée les verres qui nous permettaient de voir les éclipses solaires, voici encore peu de temps ?


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PSY

Séances individuelles


Je ne me rappelle plus très bien ce que mon psy m’a conseillé de dire si je devais témoigner. Un truc sur l’autonomie… un truc sur l’honnêteté… ou…? Je ne sais plus. Le temps de lui passer un coup de fil, et je vous réponds.

M. Phil Lalène ; Roubaix


Quand j’ai cru faire une dépression, je suis allé voir un psy. Normal. Mais il m’a fallu plusieurs séances pour comprendre enfin ce qu’est une vraie de vraie déprime.

M. Edgar Mens ; Trouville


Après pas loin de 500 séances qui se sont déroulées à raison d’une par mois (excepté pendant les vacances de mon psy), j’affirme que ça ne m’a pas fait de mal et que je peux aborder mes (ou ma ?) dernière année de vie coeur en paix et âme aussi légère que mon portefeuille.
Avec les pas loin de 400 séances de thérapie que le père de mes enfants à suivies de son côté, nous n’avons cependant jamais compris pourquoi notre psy nous répétait sans cesse que la richesse intérieure compte plus que la richesse matérielle.
Aujourd’hui âgée de 90 ans, je me porte comme un charme et je ne desespère pas finir par me porter comme un chêne.

Me. Montcalm Hildegarde ; maison de retraite de Wazycoul, Pas-de-Calais


Parce que je ne suis pas fou, il n’y a aucune raison que j’aille voir un psy. Mais parce qu’elle, elle en avait vraiment besoin, j’ai poussé ma femme à y aller. Et c’est du sérieux. Vous pensez, 4 séances par semaine, plus 2 nocturnes, en groupe, m’a-t’elle dit.
Au départ, je croyais que c’était tous des escrocs et compagnie et qu’en plus j’allais y passer toute ma paie. Et bien non, je m’étais trompé sur toute la ligne.
Aujourd’hui elle est radieuse, et ça ne me coûte que 30 €. par mois.
L’été prochain, elle part pour un séminaire d’un mois aux Seychelles, m’a-t’elle annoncé. Et vous savez combien ça va me coûter ? Deux fois rien. Comme quoi on a vite fait de juger les autres et comme quoi on peut bigrement se tromper.

M. Wreko Quentin ; Cambrai


En même temps que la mémoire, j’avais perdu tout espoir. Je tiens ici à remercier mon psy, grâce à qui j’ai pu trouver l’énergie du désespoir. Merci à la personne qui trouvera ce mot de bien vouloir s’occuper de mon chat.

M. Speranza. (Adresser courrier au Père Lachaise)


Avant je ne savais plus quoi penser. Aujourd’hui je ne pense plus du tout. Un grand merci à mon psy.

Me. Blanc ; Noirmoutier


Depuis plusieurs années j’avais de terribles problèmes de mémoire, et plus ça allait, moins je retenais les choses. Tout s’est enfin arrangé grâce aux efforts acharnés de Monsieur Ber…., Ver……., Ner…….., Per…….., Mer………, oui, bon… Grâce à mon géol….., à mon machinlogue, grâce au mec super… Non, grâce à cette super gentille fille… Grâce à la personne qui s’est occupée de… De qui a-t’elle bien pu s’occuper ?

M. Tommy Lobbo ; adresse non communiquée


J’avais de gros problèmes d’identité. Un pote que j’avais rencontré en taule (après que j’ai eu fait un casse) m’avait parlé de gus qui pourraient m’arranger ça, à ma sortie du trou. « Une petite clinique pépère en banlieue » qu’il m’avait dit, rajoutant « Chirurgie esthétique et psy-machin. Le psy, radié du conseil de l’ordre. Alors tu peux y aller les mirettes fermées. C’est du motus et bouche cousue garanti SGDG ».
Ça a marché pile-poil. Alors mes problèmes d’identité, autant dire que c’est du passé vermoulu.

M. X.


Après avoir donné tout mon argent à cet escroc de psy, car il faut bien dire les choses comme elles sont, la déprime, eh bien laissez-moi vous dire, je sais ce que c’est.

Me. William ; Riquewihr, Haut-Rhin


J’ai cru aller bien pendant une trentaine d’années. Après des mois et des mois de thérapie, je me rends compte que c’était vrai.

Me. Decepciòn ; Lisbonne, Portugal.


J’avais de graves problèmes d’insomnies. Sur les conseils de mon psy de ne plus jamais m’allonger, ni me mettre au lit, ni dormir, je n’en ai plus.

M. Tsé ; Bamako



Séances de groupe



La seule fois où j’ai fait un travail de groupe, c’était à l’occasion d’un séminaire où une copine m’avait traîné. « Tu vas voir, c’est génial ! » m’avait-elle dit. « Là, tu crois être toi. Mais tu vas vite te rendre compte que tu es quelqu’un d’autre, et ce toi-là, ce faux toi, tu vas t’en déposséder, tu vas le quitter et tu vas enfin être toi. Ton vrai toi. ». Quatre jours plus tard, à la fin du séminaire, j’étais effectivement devenue moi, avec mon vrai moi en moi. Je ne compte plus aujourd’hui mes tentatives de suicide.

Me. Speranza ; maison de repos de Houilles, Yvelines


Ah ! l’amour inconditionnel. L’autre jour on a fait un travail sur le pardon. On devait se pardonner les uns les autres. « Comme Christos ! », a dit un allumé. J’ai eu beau chercher, je me suis vraiment pas rappelé qu’il ait pardonné qui que ce soit. Pourtant je l’ai vu ce foutu film avec Louis Jourdan.

M. Payen ; Cannes, Alpes-maritimes


On a fait un cercle. On s’est tenu par les mains. On a envoyé une énergie d’amour au centre du cercle. On l’a faite grandir jusqu’à en remplir l’univers tout entier pour qu’elle se déverse sur tout l’univers. Au fur et à mesure que notre mantra sacré s’amplifiait, on devenait l’univers lui-même et on se sentait soi-même plus rempli d’amour, comblé d’amour. L’énergie d’amour, c’est une énergie qui s’auto-produit, qui s’auto-nourrit. Après, il fallait qu’on ressente les vibrations éthériques qui émanaient de ceux qui nous donnaient la main et qu’on leur émette nos propres vibrations. Je sais pas si c’est parce que je suis plutôt bien roulée, mais le gars qui était à côté de moi, qu’est-ce qu’il avait les mains moites !

Melle. Touche Annie ; Oignies, Pas-de-Calais


« On peut tout guérir », qu’il avait dit notre animateur. « Mais pour ça, encore faut-il y croire », qu’il avait rajouté. « Celui qui ne guérit pas, c’est qu’il ne veut pas, donc, quelque part, c’est qu’il ne le mérite pas, car il ne s’aime pas assez. Et s’il ne s’aime pas assez, c’est parce qu’il ne croit pas qu’on peut tout guérir. Hors tout le monde sait bien que le manque d’amour c’est la plus grande des maladies » avait-il repris en me regaradant fixement entre les deux yeux. « Ainsi, toi… » m’avait-il dit en me désignant du menton. C’est à ce moment là que j’avais vu rouge, et avec mes oreilles chauffées à blanc… Sitôt mon poing parti sur son pif, le calme m’était revenu. « T’es complètement barge » avait-il braillé avant de se mettre à pleurer comme une gamine…
« La réincarnation de Saint-Thomas, c’est moi-même, mon pote. Pour te servir. » que je lui avais rétorqué en tournant les talons.

M. Didyme Thomas ; Calcutta (Inde)


Le travail de groupe m’a permis de comprendre que je n’aimais vraiment pas les groupes..

M Hermite Bernard ; Tassili des Ajjer, Algérie

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PRÉCEPTES

Ne croyez pas ce que je dis ou ce que j’écris, mais croyez tout ce que je tais.


Il n’y a pas d’échelle qui permette de mesurer le bonheur, ni de l’atteindre. Mais si vous êtes persuadé(e) du contraire, vérifiez qu’aucun barreau n’est vermoulu, surtout les derniers.


Lorsque vous êtes malheureux, estimez-vous heureux de vous en rendre compte.


Vous râlez et êtes en colère lorsque vous êtes fatigués, lorsque vous êtes malades, lorsque vous avez un bobo. Mais êtes-vous joyeux et l’exprimez-vous lorsque vous êtes en forme, que vous avez de l’énergie, que vous êtes en bonne santé ?


Le portrait photographique d’une personne n’est en rien cette personne elle-même. Si vous pensez le contraire, demandez-lui de faire quelque chose de tangible pour vous.  Et pourtant, combien de fois prenez-vous une image pour quelque chose de réel.


S’il vous arrive de ne plus en pouvoir, cessez quelque temps de vouloir pouvoir.


Lamentez-vous sur votre sort tant que vous voulez, plaignez-vous de la vie tant que vous voulez, mais faites-le en silence pour ne pas couvrir votre petite voix intérieure.


Si j’étais une maladie j’observerai les gens avec leur façon de vivre et choisirais mes victimes en fonction de leur capacité à me prêter de l’importance. Que dis-je, à me donner de l’importance.


Se faire du souci amène réellement à se faire de la bile et à se faire du mauvais sang. Ce qui ne sert qu’aux professionnels de la santé.


Plutôt qu’attendre la venue d’une catastrophe pour envoyer de l’argent aux victimes, donnez pour, justement, éviter qu’une catastrophe ne fasse de victimes.

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