Les pauvres, ça coûte, mais ça rapporte gros

Chargé de naissance, ma tâche consiste, entre autres, à établir un devis précis pour savoir à combien s’élèvera le coût de vie du prochain chanceux qui débarquera sur la planète – la Terre, je précise.
 Comme ce devis tient compte de l’inflation, des risques naturels et des aléas, il n’est ni fixe, ni définitif, et la facture est le plus souvent à l’image des larmes : salée.
Si le coût d’une vie d’un enfant de riche est plus élevé que celui d’un gosse de pauvre ? J’ose espérer que vous plaisantez, à moins que vous ne vous y connaissiez rien en affaires.
Les affaires, c’est les affaires, et vu le nombre de pauvres, c’est eux qui paient le plus, c’est ainsi. Et après tout, c’est quand même bien eux qui coûtent le plus. Pour les mêmes études, je ne parle pas du niveau, là où trois années seront suffisantes pour un riche, il en faudra quatre pour un pauvre. Les pauvres ont mauvaise vue, ils ont des dents pourries et ne sentent pas bon. Je vous laisse faire le calcul de ce à quoi ça revient entre les binocles, les dentiers et les déodorants. ¨Pas étonnant alors que le devis de vie d’un pauvre soit plus élevé que celui d’un riche.
Comment ils paient ? En nature, évidemment, car comment voulez-vous qu’ils fassent autrement, puisqu’ils sont pauvres. Corvéables à merci, ils triment toute leur vie, dès leur plus jeune âge, tant qu’ils tiennent debout. Et quand ça ne marche pas comme sur des roulettes, on leur fait porter le chapeau et passer à la caisse.
S’il y en a qui meurent avant d’avoir honoré leur dette en payant la facture ? Hé oui, certains ne tiennent pas le choc, il faut s’y attendre. Mais ça n’a aucune importance, d’autres arrivent sur le marché, de nombreux autres, et proportionnellement aux riches, il y en a de plus en plus. Pas de souci : le système est au point. Nos experts se sont largement inspirés de ce qui se passe sur les champs de bataille où c’est pas le matériel humain qui manque. D’autant que, il faut le savoir, les pauvres, comme ça baise comme des lapins et que ça se mutiplie, il y en a toujours en réserve. Je dirai même plus, il y en a de plus en plus en réserve, et le stock est inépuisable..

A propos pierrevaissiere

On avait réussi à collecter une dizaine de mots qui parlent de l'olibrius qui écrit ces âneries, et voilà, ils se sont échappés. C'est pourtant pas faute de les avoir tenus en laisse.
Cet article, publié dans humour (décalé), petites gens, plouf!, politique, économie, société, est tagué , , , , , , , , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.