Vous ne perdez rien pour attendre…

Au lieu de flemmarder à écrire des sottises sur mes blogs j’ai passé une bonne quinzaine de jours à essayer de trouver du beurre pour mettre dans les épinards, à peu près 14 pour dénicher lesdites feuilles que me disputait un troupeau de vaches sauvages qu’encadraient deux clebs terrifiants dont un caniche nain couleur miel, la marque de chiens la plus redoutée, car la plus redoutable ; une bonne douzaine d’autres jours pour me fabriquer un faitout (au lieu d’une vulgaire casserole) ; à peu près 240 heures pour glaner du bois sec mais non mort, ce dernier n’ayant qu’un mauvais rendement calorique : et enfin je ne sais combien de minutes pour remettre la main sur cette foutue boîte d’allumettes sans laquelle je me voyais déjà copier vainement quelque primitif, quel naïf je fais !
Dieu, que je ne remercierai jamais assez, dans sa grande bonté m’a, heureusement, fait parvenir un sandwich sans lequel j’aurais vraiment connu ce que signifie avoir faim. Un sandwich au saucisson pur porc halal, ce qu’on fait de mieux de ce côté de la méditerranée.

Je ne suis pas mort, ou à peine, et suffisamment en vie pour reprendre la plume et me remettre à écrire. Pour peu qu’un geai passe dans mon champ de vision et que, tenue dans une main ferme, œuvre ma fronde et son projectile, avec justesse. Pan ! Toc ! Schplouf ! Je n’ai jamais su onomatoper le son produit par un caillou sur une bête ailée.
Plus qu’à me fabriquer un encrier plus un système ingénieux qui me permette de récupérer l’encre du premier poulpe venu sans être obligé de le pêcher, donc le tuer. Chose moins aisée qu’il n’y paraît ne possédant nul instrument de pêche sous-marine. Me bricoler un harpon ? J’y pense.
Voui, mais l’encre ne risque-t-elle pas de se diluer dans l’onde océane ? Et le sel présent dans cette eau ne constitue-t-il pas un risque pour le type de papier que j’utilise ?

Quand pronto subito je me rappelle posséder une drôle de machine à écrire. C’est pas qu’elle écrit vraiment, mais le résultat c’est tout comme. Un ordinateur ? Oui, c’est ça : un ordinateur avec une imprimante.
Je viens de le brancher. Avec délicatesse pour ne pas l’effaroucher. Le moteur vrombit, le papier frémit, l’encre glougloute. Laisser chauffer 2, 3 jours.

Bref : d’ici peu, voire avant, vous devriez regretter que Dieu m’ait envoyé un sandwich.

Pour le stylo, une plume de geai taillée comme les plumes d’oie qui font cure-dents devrait faire l’affaire. Au cas où mon ordinateur rende l’âme.

A propos pierrevaissiere

On avait réussi à collecter une dizaine de mots qui parlent de l'olibrius qui écrit ces âneries, et voilà, ils se sont échappés. C'est pourtant pas faute de les avoir tenus en laisse.
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