Bugarach, “grands” de ce monde et Dieu miséricordieux

En guise de rebondissement joyeux –quoi que– à un commnentaire de Jean-Michel Thibaux

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Suite à l’article “Bugarach l’insondabeul et l’incroyabeul : révélations” dont l’exotérisme, la claire limpidité, la transparente opacité (toute matière réduite à l’épaisseur d’un poil de cul de micron devient transparente ; c’est dingue !) n’aura échappé à personne, à condition toutefois d’avoir quelque culture… suite à cet article métaphorico-allégorique, disais-je, l’international Jean-Michel Thibaux n’a pu s’empêcher de semer quelques grains de sable aux salines effluves (je sais, effluve est du genre masculin, mais ça n’aurait pas fait joli et après tout, qui est allé farfouiller sous ses dessous pour vérifier ?), grains de sable qui, soyons en sûr, germeront, fleuriront et porteront leurs fruits : boum !

J’aurais pu prendre une autre image que celle des grains de sable qu’on met dans les rouages, par exemple celle d’un roquet qui à force de nous escagacer finit par se prendre un méchant coup de pompe qui l’envoie valdinguer non pas entre les deux poteaux d’un terrain de rugby, mais sur un de ces deux poteaux, faut c’qu’il faut ; et si c’est pas malheureux, le soigneur est en grève. Mais je n’ai pas osé.

Mais laissons JM Thibaux nous mener, non pas en bateau ni en jet privé que des voyous s’offrent sur les deniers du peuple, mais au fil de sa plume pour le moins alerte (à la population), caustique et régénérante.

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« Bugarach, mon amour.

Notre bonne Madame la Ministre des Affaires Etrangères, dont le sobriquet Mam sonne comme le nom d’une odalisque africaine, a été chassé de l’Olympe par le petit Jupiter aux grandes oreilles. Il aura suffi au Maître – cher maître devrais-je préciser en rappelant à tous qu’il fut jadis l’avocat des laboratoires Servier- de couper les ravissantes ailes qu’elle portait aux chevilles, tel Hermès le messager accessoirement dieu des voleurs, et de la jeter en pâture au public avec Hortefeux, divinité mineure dont l’origine remonterait aux « roux libyens » mentionnés dans les anciens textes égyptiens.

Epilogue banal me direz-vous puisque nous en sommes au douzième remaniement depuis l’accession de Nicolas au trône de France. Cependant, croyant aux chiffres, aux signes et aux symboles, je pense que le treizième sera fatidique au sixième Président de la cinquième république.

Cette déplorable affaire aurait pu être évitée si le papa de Mam, subitement inspiré par une entité venue d’ailleurs, avait refusé de se promener dans l’avion de l’homme d’affaire tunisien Aziz Miled , ami du président Ben Ali, pendant les émeutes de Tunis. Il est vrai qu’à dix mille mètres d’altitude, on est sourd aux cris des mourants et aux gémissements des blessés sacrifiés au nom d’une liberté qui n’a pas encore dévoilé son vrai visage. On cligne cependant des yeux quand saute le bouchon de la bouteille de Champagne, ces yeux émerveillés face au plan de la luxueuse marina tunisienne qui permettra à papa de sauver une énième partie de l’héritage familial en trompant le fisc français.

Mais revenons au scénario désormais improbable se déroulant en pays audois. Fort de son inspiration extra-terrestre, le rusé papa gaulliste et pompidolien, aurait alors investi dans le sud de la France en achetant la montagne Bugarach et les terres alentour, région sacrée qui échappera à la fin du monde en 2012 selon le calendrier Maya et l’imagination débridée des gourous en mal de reconnaissance. Evidemment, l’esprit amical de la spéculation aidant, Aziz et papa se seraient associés dans cette affaire juteuse car, n’en doutons pas, quoiqu’il arrive, les prix fonciers bugarachois vont être multipliés par 3 ou 4 d’ici fin 2012 et continuer à grimper si d’aventure la fin du monde était reportée aux calendes grecques. Aziz est en effet l’homme de la situation, l’ami de la jet set politique française et plus particulièrement de l’ancienne ministre socialiste Elisabeth Guigou et son mari, Jean-Louis, autrefois membre du cabinet de Michel Rocard et de la Datar. Elisabeth Guigou préside en effet le comité de parrainage politique de l’Institut de prospective économique du monde méditérranéen, association loi 1901 dont son époux est le délégué général, et Aziz Miled est non seulement l’un des financiers mais aussi le vice-président du conseil de surveillance. En 2009, lors de sa prise de fonction, on fit son éloge qui peut se résumer à cette phrase officielle : « L’élection à la vice-présidence de M. Aziz Miled, premier à représenter les pays de la rive du Sud, constitue un hommage significatif au rôle que joue la Tunisie sous la conduite du président Ben Ali. »

Vous glousserez de joie et d’amertume en apprenant que les plus grands noms de l’industrie française font partie de ce cartel et que l’un des généreux donateurs de l’association de madame Guigou n’est autre que monsieur Servier le fabricant de Médiator.

Dans cette version rocambolesque, le Bugarach aurait été le nouvel Olympe. Les amis politiques de droite et de gauche triés sur le volet s’y seraient retrouvés avec tous les dictateurs milliardaires dont ils ont partagés les avions, les yachts et les palais. J’ai la vision de l’accolade de Mam et d’Elisabeth, des sourires rapaces de Servier et d’Azis, de la valse improvisée d’Hosni Moubarak et de Leila Trabelsi Ben Ali, de tous ces hommes et ces femmes portés au pouvoir par notre faute. À l’abri du Bug, ils auraient assisté à l’apocalypse, à notre effroyable fin sans aucune pitié.

Jean-Michel Thibaux.

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À condition d’avoir quelque culture, disais-je tout à l’heure. Cette culture que ne possèdent pas ces personnages imbus, hautains, méprisants qui nous abusent et nous affligent car ils sont affligeants. Je parle de ces rats du coeur et de l’esprit qui ont besoin d’exercer un pouvoir pour se grandir, pov’ ch’tiots.
Du coup, j’y vais franco de porc (désolé pour cette homonymie involontaire, provoquée par l’image qui m’est venue de ces chancres chantres de la menterie arrogante aux comportements porcins) sur une autre version de l’histoire que Dieu en personne m’a fait entrevoir alors que je me baladais dans une de ces nombreuses galeries creusées sous le Buragach par les cloportes d’un ésotérisme bidon à 3 francs 6 sous.
Je le cite en espérant être le plus fidèle possible à ses propos, tâche délicate car contrairement à la pensée du vulgaire, Dieu ne parle pas, Il est. J’avoue que ça m’en a bouché un coin quand il me l’a dit. Je veux dire quand il me l’a fait comprendre.

« Ici Dieu.  J’ai appris, pour le Bugarach. Appris ce qu’il s’y passe et ce qu’il s’y prépare. Bizarre, hein ?  Mais voilà, Dieu, c’est-à-dire Moi, il y a des choses que j’ignore ; c’est comme ça. Mais que sont donc ces choses ? t’entends-je penser. Ce sont les mensonges. Quand quelqu’un ment, ça me passe au-dessus ou à travers, comme tu veux. Et sans mon pote Satan, le Prince –celui des ténèbres– sans lequel je brillerais autant qu’une moule desséchée, car il n’est de lumière sans ténèbres, je ne serais pas au courant des idioties que les hommes racontent et font. Quand je dis idioties, je fais référence au mensonge ou à l’ignorance, c’est du même au pareil.
L’orgueil, tu sais ce que c’est ? »
— J’en ai comme l’impression. Comme tout un chacun.
Que tu crois. L’orgueil, mon Dieu, mon Moi-même ! Quand l’orgueil s’allie au mensonge et à l’ignorance, c’est la catastrophe assurée (si je puis dire, et il ne manquerait plus que ça que je ne le puisse)… assurée façon de parler, parce qu’aucune compagnie d’assurance n’est prête à se mouiller pour couvrir de tels risques. Une seule l’a fait, mais une seule fois, les idiots. C’était juste avant le déluge.
Des menteurs orgueilleux et ignorants, c’est pas ce qui vous manque en ce moment. Des noms circulent par chez vous, mais j’ai ma propre liste qu’on a dressée avec mon pote, et vous seriez surpris de la voir. Avec le Livre de Jean, les annales akachiques et ce qu’on a engrangé dans nos ciboulots, ça nous a pas pris bien longtemps. Internet, on s’en est juste servi pour les derniers arrivés, mais là, je peux te dire que ça s’est pas fait tout seul. Pour te donner une vague idée, on a relevé quatre fois plus de vrais salopards d’enfoirés pour les deux derniers siècles que pour les milliers de précédents.
Si tu veux ma liste, je te la donne, et avec plaisir. Je me fais vieux et les manifs, les bagares et les révolutions c’est plus de mon âge. Mais il y a une condition : que vous arrêtiez de trouver des excuses minables à ces engeances. Yes ?
— C’est que je sais pas trop quoi dire… Parce que franchement, je m’attendais à autre chose de votre part. Je sais pas, moi, de la compassion, de la commisération, de la miséricorde, ou au moins de la pitié. Et ne doit-on pas pardonner à ceux qui nous ont fait du mal ?
— Arrête, tu vas me faire pleurer. D’abord le pardon et ces autres machins c’est mon domaine réservé, alors laisse tomber. Amen.
Je vais finir par croire que vous êtes des grands malades. Voilà, vous faites confiance à des zigotos et sous prétexte qu’ils auraient, eux, des qualités que vous n’auriez pas, que vous leur fassiez confiance ou que vous leur prêtiez votre voix, ils font quoi une fois qu’ils ont le pouvoir ? Il vous prennent pour des cons et en usent contre vous. Remarque, ils n’ont pas tort. Vous trimez pour eux, les engraissez, parfois même les adulez alors qu’ils vous arnaquent et quand il y a un problème, c’est à vous de régler la facture. Je rêve !
— Pas moi. Pour vous, bien sûr, c’est facile. Je vous fais remarquer que, question pouvoir, vous vous posez là.
— Sauf que je n’en use pas pour asservir les hommes, mon p’tit gars. Faudrait quand même pas me confondre avec le Pape et ses sbires, certains curetons que vous devriez cureter, imams, pasteurs que vous devriez pasteuriser, les grands prêtres…  et ni avec les politiciens affairistes ou cles hommes d’affaire qui sont cul et chemise avec les précédents. Alors, s’il te plaît, arrête de la ramener et laisse l’orgueil aux empaffés : t’as pas la carrure.
Et maintenant écoute-moi bien. Il va enfin falloir que vous vous bougiez les fesses si vous ne voulez pas courir à la catastrophe.
Je te donne la liste, et à toi de faire suivre. Mais d’abord, mes conseils et… ce que je pourrais nommer mes instructions. Mes divines instructions. »
—  Qui sont ?

Brouillage des autorités, changement de fréquence intempestif, alzheimer qui lui fait oublier dans quelle langue Dieu s’adressait à moi (c’est courant, passé un certain âge, d’autant que les vieillards manquent de résistance), interférences avec un groupuscule extra-terrestre en train d’émettre des messages émanant de leur branlette intellectuelle… toujours est-il que les propos qu’alors il me tint devinrent, comment dire… quelque peu abscons pour qui ne serait initié ni au langage des oiseaux, ni au morse et à ses procédures Q et Z, ni aux isopséphies, ni à la gematria ou à l’artihmosophie, ni au chiffre et qui n’aurait jamais pénétré l’univers symbolique de l’ayurveda, ni à la poésie sub-équatoriale zulu.

« Olé. En terre de l’au-delà mène les torlous fumeux et architectes des âtres à l’aqueux le leu. Le plus fol en pouvoir du premier âge ; les moins en mat errant à la trace le suivent comme Ma maison du carré impérial suit l’un gaucher en vis à vis de la main droitière, le Quinze ainsi nommé porteur de flambeau.
Cinq sont les marches une deux trois quatre cinq, qu’ensemble assemblées l’une à l’autre sont du Six une racine et de Trente l’épouse ou jumelle de même grandeur. Quatre isocèles figures aux faîtes unies en Un génèrent le silencieux prisonnier de ses doutes. Otage de ses seules illusions, il ne voit pas l’hydre à huit bras qui se cache en ces quatre murs, et qui sortira de sa tannière marine pour le dissoudre. Les quatre aux trois pointes acérées dorment en leur base sur l’assise nue faite d’éther. Cinq cardinaux comme une seule ecclésiastique barrette à arêtes ont dressé le temple que veulent investir les orgueilleux.
Cinq point plus quatre plans font l’homme minable de l’ermitage que son orgueil, à la marche cinquième, la plus haute, veut conduire afin qu’il domine le monde indominable. Le Prince des ténèbres prendra la corde douzième et l’enchaînera avant de le cramoiser et de le laisser s’en aller éïcheuses 2 éïcheuses & deuste 2 deuste.

En la première des marches tourne la roue. En la seconde  qui grimpe les cinq marches le chien aboie, la caravane passe et qui reprise travail aura. La troisième, tandis que déjà le Six est assis étant d’icelui le double les bouffons choirons qui se prendront les pieds dans la corde tendue. En la quatrième la Camarde affûte ses outils. En la cinquième où le temps des épreuves semble être fini, de la somme surgit la Bête somme, l’aîné des triplés du Nombre à trois têtes dont la nocturne somme est le miroir brisé de l’homme de l’ermitage.
Il sera temps bientôt pour la nef de s’élever avant l’instant de s’aller s’ensaler dans l’océan de l’oubli. À l’orpale naissant QRV serai où Je désignerai de Mon doigt de lumière le faîte de la nef, et alors que les travailleurs de la crapulerie auront embarqué tous, l’instant pour eux sera Vingt. Ni QRM casqué ni QRN d’armes bardé,  n’interfèreront.
QSL ? »

« Oui, et en clair, ça signifie ? » lui demandai-je légerly dans mes little shoes.
De son unique oeil, Dieu me jeta un regard glacé où n’importe qui aurait vu un courroux, de ceux dont on parle en Inde lorsqu’on a des origines allémaniques. Courroux que je ne vis point, et tant mieux, sinon j’aurais pris mes cliques et mes claques avant que l’ire réelle qui l’animait ne l’amène à m’en filer une fort peu amène. Amen. Lui merci, il se calma puis reprit.

« Enlève ta coiffe violette que tu revêts par orgueil pour atteindre la septième couleur, la dominante, et ouvre tes frusques poitraillères afin que le vertueux vert étrangle le vers dans l’oeuf du serpent ou celui de l’orvet dont l’envers un chouïa anagrammé dit le mal des Français. Laisse-toi gagner par cette verte colère que je feignis afin qu’elle t’irradie de rouge ou de noir et te fasse, enfin, passer à l’action. En plus clair : tu prends tout ce joli monde par la peau du cul, tu nous les fourres dans la pyramide dont tu n’auras pas même à fermer l’huis car ils le feront eux, afin que nul n’y pénètre d’autre qu’eux, de ceux qui la queue font pour s’approcher d’un pouvoir qui va partir en fumée. Avec eux. Chante alors l’aller l’ouïa, simple sans retour, pour les gorets en feu de Moi cramer fasse, mais gaffe, comme dit le pêcheur de naufragés pour les sortir de l’onde, n’entends ce qu’en tant qu’aller gorie, simple sans retour.
Afin d’ultime transparence, laisse-moi te dire en ce final plus d’artifice que ne saurait l’être le plus merveilleux des feux du même nom qu’aussi, planté en sol fertile de la marche cinquième qui en vaut largement l’autre ottomane est là à les attendre, et t’attendre aussi, Tempérance qui lavera tout ce beau monde dont, que tu le veuilles ou non, tu fais partie car je te sais apte à les vouloir imiter voire dépasser, de crapulerie comme tout être râleur issu de cette terre françoise étant. Ouf. Qu’est-ce que tu me fais déblatérer.
Enfin, et qu’au lieu du pilori installer comme en trône du Quatre sans lequel rien de tangible n’existe et sur lequel les voir se dessécher aimerais, en miroir d’abyme contemple-toi et reconnais à tes côtés ces images exécrées qui, jumelles, ont beau être, ne te permettent en rien de voir plus loin que de ton nez le bout.

Aussi, à ton tour, félicite-toi de te poser comme juge issu du Vingt et de pouvoir prendre vainement pouvoir que tu n’as ni jamais n’auras.
Amen »

Je savais Dieu parfois mal viré, mais nom de Lui ! je m’attendais à ce qu’il soit plus cool. Pas de doute : il sait tout, il voit tout, sent tout, entend tout. L’entends-tu ? Lou y es-tu ? Que fais-tu ?
Je rabaisse mon caquet, j’écoute, je me tais et demande un coup de main à mon voisin de pallier peut-être pas plus idiot que moi, malgré ses engagements politiques que je ne partage pas (et pour cause !).

« J’ai une saloperie de poussière dans l’oeil. Serait-ce l’effet de votre bonté de la bien vouloir extraire ?»
— Mais avec grand plaisir. Bougez pas. Le temps de dénicher une paire de jumelles, de les retouner et de zyeuter vos mirettes, c’est comme si c’était fait. Ça y est, je la vois. Coincée derrière une putain  d’énorme poutre.

A propos pierrevaissiere

On avait réussi à collecter une dizaine de mots qui parlent de l'olibrius qui écrit ces âneries, et voilà, ils se sont échappés. C'est pourtant pas faute de les avoir tenus en laisse.
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2 commentaires pour Bugarach, “grands” de ce monde et Dieu miséricordieux

  1. Mauviris dit :

    Rien comlpris mais j’adore cette déconnante, parce que je crois bien que ça en est une.

  2. Ping : Mayan Calendar Ends In 2012 - is 2012 real?

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